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Labubu : pourquoi ces petites créatures s’arrachent à prix d’or (et rendent fous les collectionneurs) ?
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Quand un jouet devient une obsession mondiale
À première vue, les Labubu ressemblent à de petites figurines mignonnes, à mi-chemin entre le lapin et le monstre facétieux. Créées par l’artiste hongkongais Kasing Lung, elles étaient destinées au départ à un cercle de passionnés d’art toys. Mais en 2025, difficile de passer à côté de ce phénomène : files d’attente lors des lancements, ruptures de stock instantanées, prix de revente qui explosent sur internet. Les Labubu ne sont plus seulement des figurines : ce sont de véritables objets de culte.
Le secret d’un succès fulgurant
Pourquoi ces créatures aux grandes oreilles séduisent-elles autant ? Leurs atouts sont multiples :
Rareté organisée : chaque série est produite en quantités limitées, souvent vendue en “blind box” (boîte surprise). Résultat : l’adrénaline de la découverte et la peur de passer à côté alimentent la fièvre des collectionneurs.
Un design unique : avec leurs regards espiègles et leurs couleurs vives, les Labubu se distinguent des autres figurines type Funko Pop.
Des collaborations prestigieuses : Pop Mart, le géant du jouet de collection, multiplie les partenariats avec des licences cultes comme Hello Kitty, Harry Potter ou même Disney. Chaque nouvelle collab devient un événement mondial.
Les collectionneurs prêts à tout
Sur les réseaux sociaux, les témoignages abondent. Certains fans racontent avoir fait des heures de queue dans des boutiques Pop Mart pour mettre la main sur une série limitée. D’autres avouent avoir dépensé des centaines d’euros pour compléter une collection commencée par hasard.
Le marché secondaire est encore plus fou : certaines figurines rares s’arrachent à plus de 500 € pièce sur eBay ou Vinted. Un prix démesuré pour un jouet vendu initialement une dizaine d’euros.
Des familles prises dans la spirale
Le phénomène dépasse le simple cercle geek. Des parents racontent que leurs enfants, attirés par le côté mignon des figurines, ont initié la collection… avant que les adultes ne prennent goût à la chasse. Résultat : la collection devient parfois une affaire de famille, avec des “missions” le week-end pour trouver la dernière édition manquante.
Mais cette passion a aussi un revers. Certains parents s’inquiètent du caractère addictif du système de “blind box”, proche des loot boxes dans les jeux vidéo. L’achat devient un pari, et la frustration de ne pas trouver la figurine rare pousse à dépenser davantage.
Quand la spéculation entre en jeu
Impossible de parler des Labubu sans évoquer la spéculation. Comme pour les cartes Pokémon ou les sneakers, une partie des acheteurs ne cherche pas à collectionner mais à revendre rapidement avec profit. Résultat : les prix flambent et les véritables fans se sentent parfois exclus.
Cette bulle spéculative interroge : assiste-t-on à une mode passagère ou à l’émergence d’une nouvelle valeur refuge de la pop culture ?
Une communauté mondiale soudée
Au-delà de l’argent, les Labubu fédèrent une communauté passionnée. Groupes Facebook, forums spécialisés, chaînes YouTube dédiées aux unboxings : les collectionneurs échangent, comparent et partagent leurs trouvailles. Chaque nouvelle sortie devient un événement collectif suivi en direct sur les réseaux.
Cette communauté joue un rôle clé dans la pérennité du phénomène. Les photos d’étagères pleines de figurines ou les vidéos de déballage génèrent un engouement viral qui attire sans cesse de nouveaux fans.
L’effet “FOMO” : moteur de la folie Labubu
Le cœur de l’engouement tient dans un acronyme : FOMO (Fear Of Missing Out, la peur de rater quelque chose). En multipliant les séries limitées, les collaborations surprises et les ventes éclair, Pop Mart alimente ce sentiment permanent d’urgence.
C’est précisément ce qui pousse certains collectionneurs à tout acheter, quitte à se retrouver avec des doublons, dans l’espoir de ne pas manquer LA figurine rare.
Un phénomène éphémère ou la nouvelle folie Pokémon ?
La grande question reste la durabilité. Les Labubu seront-ils encore recherchés dans dix ans, comme les cartes Pokémon de 1999, ou finiront-ils par lasser les collectionneurs une fois la mode passée ?
Les signaux sont contradictoires :
D’un côté, l’univers créé par Kasing Lung est riche, avec de nombreux personnages secondaires qui pourraient élargir la gamme.
De l’autre, la multiplication des séries et des collabs pourrait diluer la rareté et faire retomber la fièvre.
Pourquoi les Labubu fascinent tant
Finalement, les Labubu ne sont pas qu’un simple jouet : ils incarnent tout ce qui fait vibrer la pop culture moderne. L’adrénaline de la chasse, la satisfaction de compléter une collection, le partage communautaire et, pour certains, l’appât du gain.
Ils sont le miroir d’une époque où l’objet le plus simple peut devenir culte du jour au lendemain, porté par les réseaux sociaux et l’envie de posséder un fragment de rareté.
Conclusion
Les Labubu sont bien plus qu’une tendance passagère : ils racontent la manière dont les familles, les ados et les collectionneurs vivent la pop culture aujourd’hui. Entre passion sincère, stratégie marketing redoutable et spéculation débridée, ces petites créatures aux grandes oreilles pourraient bien devenir l’un des symboles les plus marquants des années 2020.